Abstract:
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Dans deux recents rapports du BIT et de l'OECD l’attention s’est portée sur l'accroissement des inégalitées .
La principale cause d’accroissement des inégalités de salaire se situe sur le marché du travail. Elle est liée aussi bien au creusement de l’écart entre les taux de salaire en équivalant plein temps qu’à la croissance des emplois
précaires, atypiques ou informels.
Lorsque l’OCDE écrit dans son rapport sur les inégalités que sur le marché du travail qu’il faut chercher la principale cause des variations de revenu et lorsqu’elle détaille les mécanismes d’accroissement des inégalités l’OCDE ne fait que constater, sans les reconnaître, les résultats de la politique qu’elle a durablement et vigoureusement préconisée.
Ce changement d’analyse invalide les dogmes de l’idéologie libérale: d’après l’OCDE, la législation protectrice de l’emploi n’a aucune influence negative sur les résultats nationaux globaux en matière d’emploi et de chômage; les pays à système de négociation collective centralisée ou coordonnée sont ceux qui obtiennent les meilleures performances en matière de chômage et d’inflation.L’OCDE, en corrigeant son diagnostic des années 1990, reconnaît qu’il n’existe pas une "one best way", mais des solutions variées pour atteindre les objectifs d’emploi. L’inégalité a un prix économique : le gaspillage des ressources humaines avec l’exclusion d’une forte proportion de la population.
Le BIT avance dans son rapport le même type d’argumentation, par une suite de travaux d’économistes hétérodoxes qui, en choisissant de se placer sur le terrain de la statistique et de l’économétrie privilégié par leurs adversaires, ont démontré l’échec des tentatives de validation de la quasi-totalité de leurs affirmations centrales.