Abstract:
Pour comprendre les conséquences de la crise actuelle sur les transformations du rapport salarial, il faut partir d’une analyse de la genèse de la crise qui ne la réduise pas à la propagation imprévisible et irrésistible de l’effondrement du marché des subprimes aux Etats-Unis. Notre hypothèse est que nous vivons une crise du modèle d’accumulation et de répartition, modèle qui est né du mouvement de globalisation et de libéralisation économique (point 1). C’est dans ce cadre qu’il est possible de comprendre les conséquences complexes qu’a eues la crise économique sur le fonctionnement des marchés du travail : ni les salaires, ni l’emploi n’ont réagi de manière mécanique et immédiate ; ceci implique que, même dans l’hypothèse d’une reprise économique prochaine, les évolutions négatives s’accentueront dans ces domaines (point 2). Les acteurs politiques, économiques et sociaux n’ont pris conscience que tardivement, à partir de l’été 2008, de la gravité de la crise. Les systèmes de relations professionnelles ont réagi dans l’urgence. Tant dans les procédures que dans les contenus, les solutions adoptées montrent que, malgré la globalisation, les spécificités nationales ont conservé toute leur force (point 3).